vendredi 22 janvier 2016

Pourquoi les Zèbres ? - Par Guillaume Villemot, Président de Bleu Blanc Zèbre

Nos zèbres si vivants participent à l'aventure avec une fougue et une passion hors norme. J'accueille ici, sur mon blog, la contribution de Guillaume Villemot, président de l'association Bleu Blanc Zèbre.

Ce qu’Alexandre et moi avons vécu vendredi dernier au Camps des Milles, aux côtés d’Odile Boyer et d’Alain Chouraqui, explique notre engagement au sein du mouvement Bleu Blanc Zèbre. Des instants comme ceux-ci donnent la force de poursuivre l’action et de lui donner encore plus d’ampleur. Chaque semaine, depuis la création des Zèbres, il y a plus de 2 ans, j’ai la chance de rencontrer des personnalités exceptionnelles aux convictions trempées, à la passion inattaquable, à la générosité sans limite. Ces vivants hors normes nous emmènent, nous poussent, avançant dans l’existence au service d’autrui, pas conscient pour un sou du poids essentiel de leurs actes pour la société. Quel bonheur !

Le camps des Milles
Entre 1939 et 1942, le Camp des Milles est un camp d’internement et de déportation de Juifs venus se réfugier en France. L’oubli a failli le faire disparaître, recouvrant de sa lourde chape les vestiges de l’horreur.

Témoigner ne suffit pas, il faut comprendre pour ne pas reproduire
Pourtant depuis 30 ans, des courageux se sont battus, la conviction chevillée au corps pour que vive la mémoire. Qu’elle vive et qu’elle se transforme en un formidable creuset de citoyenneté.

En 2012, après trente ans de combats, de convictions de courage et de vie, le Camp des Milles a finalement ouvert ses portes au public. Le pari fou d’Alain Chouraqui et de son équipe a été relevé. Au travers des témoignages, des expositions, des conférences, les jeunes générations trouvent ici un lieu où comprendre que vivre ensemble, c’est avant tout faire ensemble. Les murs de la mémoire se sont transformés en espace de réflexion. Ici, on pense, on analyse, on s’arrête pour comprendre les mécanismes génocidaires, pour que « ça » n’arrive plus jamais, pour que les visiteurs prennent pleinement la mesure de ce qui signifie l’internement d’une population. 

Et demain ?
La Fondation du Camps des Milles a mis en place des parcours à destination des jeunes expliquant comment les remarques anodines, dits de « racisme ordinaire », peuvent devenir les premiers étages de la fusée qui conduit au génocide.  Elle accueille aussi des policiers, des policiers municipaux, des gendarmes qui viennent comprendre les mécanismes qui conduisent à la radicalisation, au rejet de l’autre. 
Presque timidement Alain nous a guidé dans les couloirs de ce lieu exceptionnel en nous confiant, - murmurant presque - qu’il avait obtenu de la part de la SNCF la gratuité pour y faire venir des jeunes scolarisés de toute la France.

Nous nous devons Zèbres ou pas, de faire connaître ce lieu, ses parcours pédagogiques et sa démarche, auprès de tous, pour que reculent les actes de racisme ordinaire. 

S’enzébrer !
Voilà pourquoi je suis heureux mais surtout fier d’être l’un des maillons de cette chaîne des Zèbres qui chaque jour se renforce en maillant le territoire. 
Car être zèbre c’est répondre le lundi à l’appel d’une association de Bordeaux qui tente de venir en aide aux populations sahraouis sans-papier et qui n’a plus de moyen. Le mardi, c’est voir la fierté retrouvée de nouveaux entrepreneurs à Reims qui ont pu démarrer leur activité grâce au bouquet de solutions Entreprenez votre vie. Le mercredi, c’est voir s’afficher le sourire d’Hervé qui, avec ses cafés à Perpignan, accompagne des femmes et des hommes exclus des chemins de l’emploi, expliquant qu’ensemble déjà 110 d’entres eux ont fini par retrouvé un emploi. Et le jeudi, le vendredi, le samedi œuvrer pour que demain toutes les villes de France puissent disposer des idées et des moyens déployés partout.

C’est pour Paul, Isabelle, Lucie, Vincent, François, Aurélien, Laurent, Clémentine, Jean-Philippe… et pour vous tous que nous sommes là.

Merci à vous, car c’est grâce à vous et pour vous que nous faisons cette Révolution Solidaire, cette révolution de l’inclusion, cette révolution qui démontre que Faire ensemble est l’avenir de notre société. 

J’ai toujours cru que la société pouvait se bonifier, pouvait redevenir généreuse, j’ai toujours refusé la fatalité et toujours su que les choses étaient possibles à faire, que les rêves n’étaient pas des utopies mais des moteurs.
J’ai été éclairé par des exemples familiaux partis se battre en rejoignant Leclerc à Koufra, où restés plus modestement en France mais qui sont toujours restés fidèles à leurs valeurs à leurs convictions.  Je me suis perdu en tentant de faire bouger les choses dans certains partis politiques, je me suis battu comme adjoint au maire en charge du logement et de la gestion urbaine de proximité mais contre un système et des mauvaises habitudes de certains élus qui pensent encore qu’un logement donne le droit à une voix. Aujourd’hui je sais que le chemin des Zèbres, le chemin des Faizeux est le seul qui permette de redonner à chacun sa place, sa part dans la société. 

C’est pour vous qui êtes les écrivains de ce nouveau roman de la France que nous posons les pages blanches que vous remplissez chaque jour de vos nouvelles actions.

Merci et tant que vous serez là nous resterons. 

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